Pierre Morel

Journal de bord réflexif, intime, et politique

Un making of

Dans ce métier il y a parfois des projets qui prennent du temps. D’habitude, la majorité de mes commandes est réglée en l’espace d’une journée ou deux. Les grosses productions ne dépassant rarement plus d’un mois de travail entre la phase de devis, la pré-prod, les prises de vues, la post-production et la remise finale des images.

Cependant, ce vendredi 6 mai je viens de terminer une commande amorcée en octobre 2010, soit près de 7 mois de travail. Pas un temps complet mais suffisamment de journées passées sur le projet pour que cela m’occupe l’esprit. Cette durée, inhabituelle, tient à la nature de cette commande.

Le photographe Pascal Dolémieux discute de l'angle de la prise de vue lors du shooting en novembre 2010.

C’est l’agence de photographes La Company qui m’a contacté fin octobre en vue d’un projet sur lequel ils travaillaient depuis l’été 2010 : Orange HealthCare (une division d’Orange consacrée à de la technologie en milieu médical) avait fait appel à eux pour réaliser une grosse campagne de communication interne à travers une vingtaine de visuels.

La Company assure la production de la commande, c’est à dire qu’elle propose un photographe, Pascal Dolémieux membre de l’agence, et elle sollicite des intervenants extérieurs : assistants photographe, directeur artistique, maquilleurs, régisseurs, retoucheur numérique… et, c’est là que j’arrive, une personne capable de faire un making of de cette production.

Le making of est devenu un produit – si ce n’est un genre – en développement constant. Dans le domaine de la photographie et de la vidéo, cela consiste à proposer une vue des coulisses du processus de création. Il prend le plus souvent la forme d’une courte vidéo – un clip – mais peut parfois être un véritable documentaire (au cinéma souvent) ou alors un reportage photo. Les commanditaires aiment bien. D’une part cela permet de garder un souvenir de la production différent de l’œuvre finale et d’autre part cela valorise un projet en montrant les moyens mis en place pour la réalisation de celui ci.

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Si au départ, la demande de La Company ne portait que sur la réalisation d’un reportage photo, nous sommes vite partis sur l’idée de produire une petite vidéo sur la préparation du shooting (une dizaine de réunions), le casting (300 personnes), les prises de vues (3 journées) et la post production (jusqu’en avril). Peu familier avec la vidéo et n’ayant jamais été confronté professionnellement à une demande comme celle ci, j’ai hésité avant d’accepter. Mais le fait de filmer avec mon Canon 5d mark 2, de pouvoir bénéficier du kit Zacuto de la Company et d’avoir du temps pour le tournage et le montage m’a fait dire qu’il était possible de sortir une vidéo correcte.

Je vous la laisse à l’appréciation ci dessous, il me reste de nombreux points sur lesquels progresser (notamment la prise de son et l’étalonnage) mais cette première expérience m’a enthousiasmé. Cela prend toutefois énormément de temps, d’où les 7 mois de travail, car en vidéo les échanges sont beaucoup plus nombreux avec le client qui reste maître du final cut. Il fait évoluer continuellement le montage. Mais cela m’a ouvert rapidement d’autres portes. J’ai, depuis janvier, reçu 4 propositions de travail en rapport avec la vidéo. Ce médium sera peut-être une source de revenu complémentaire à mon travail de photojournaliste et il permet de varier les plaisirs 😉


Commentaires

6 réponses à “Un making of”

  1. Juste un petit message pour te dire que ta vidéo m’a enthousiasmé ! N’hésites plus, continues !

  2. Haters gonna hate.

  3. 7 mois pour ça !!!!! Réalisateur, c’est un métier et un talent. Ici ca manque

  4. Effectivement Antoine. La grande richesse de ce boulot fut de pouvoir découvrir les différentes étapes d’une campagne de communication avec toutes les contraintes, pratiques et acteurs. Je trouve ça passionnant et y a un travail énorme de conception et de réflexion autours des visuels. La partie purement technique de la prise de vue, bien qu’indispensable, n’est donc pas le moment où tout se joue.

  5. wow ! sympa, le résultat. Ça doit être chouette de pouvoir observer une telle prod’ de la sorte.

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