Pierre Morel

Journal de bord réflexif, intime, et politique

Ma maison d’édition ?

Un champs d'agriculture en Andalousie, Espagne. Janvier 2022.

Je reprends la main sur mon journal de bord : un espace virtuel intime que je souhaite politique et réflexif.
Je l’ouvre à nouveau en février 2024.
Je veux parler de tout ce qui me traverse.
Réunir ce qui m’enchante.
Partager ce que je regarde, ce qui me regarde.

Une histoire de ma présence en ligne

Enfant d’internet et citoyen engagé, j’ai besoin de photographier et d’écrire. J’ai vécu comme mes semblables un inévitable et sinueux parcours avec les réseaux virtuels d’informations de ce début de siècle.

Dans les années 2000, je publiais sur des galeries personnelles en PHP, sur des sites codés à la main en HTML, sur les forums communautaires ou des listes de discussions. J’animais, par exemple, Le Tartiflette Crew 01 (mon crew de skieur), Contre-Faits (un collectif de photographes activiste) ou feu Indymedia Grenoble (journal collaboratif militant).

En 2008, établis comme photographe, j’ouvrais un photoblog en marge de mon site professionnel et j’en annonçais la naissance ici.
En 2014 pourtant, j’y postais mes dernières photos du lundi qui rythmaient mes semaines. Le blog s’endormait.

10 ans plus tard, en 2024, je me retrouvais aspiré et névrosé par des réseaux sociaux qui sont devenus synonymes d’internet : Facebook, Instagram, Twitter et LinkedIn. Les forums et les listes ont disparu, remplacé par les groupes Facebook et les flux de commentaires sous publications éphémères.

Massifs au début des années 2010, ces réseaux ont peu à peu absorbé tous les créateur·rice de contenus, blogueur·euse, journalistes, photographes, auteur·rice et artistes.

Je suis photographe, et je plongeais dans leurs utilisations pour diffuser et promouvoir mon travail en adoptant des stratégies de marketing afin de valoriser mon influence. Le tout dans l’espoir de cultiver un réseau pourvoyeur de commande et de partager des idéaux. L’audience s’y trouvait. Le débat public s’y jouait.

Dans le même temps, ces plateformes se rachetaient les unes les autres et devenaient de plus en plus puissantes et incontournables.
Nous étions à leurs mercis : censure des corps et des idées, changement fréquent d’algorithmes et de règles de fonctionnement, impermanence des formats de publications (maintenant les Réels), impossibilité de mettre en valeur ses archives. Nous devions composer avec un système d’édition fermé (impossible à une époque de poster sur Instagram sans smartphone).

Pour bâtir et maintenir une communauté active, déterminée par les likes et les followers, on devait se montrer sans cesse agile, s’adapter, jouer les règles du jeu défini par les intérêts d’entreprises capitalistiques.
Tout un écosystème de formations, de spécialistes, de ressources ou de pratiques s’est mis en place dans le seul but de savoir communiquer et user efficacement des grands réseaux sociaux capitalistiques qui monétisaient sans relâche nos œuvres.

J’ai compris à la rentrée 2024 que je ne pourrais ni ne souhaitait continuer à jouer ce jeu. C’est peine perdue. Cela ne me convenait pas. Mais je ne voyais pas encore pourquoi. À la faveur d’une énième crise de confiance dans l’époque, c’est la lecture d’un essai d’Harmut Rosa « Aliénation et accélération » (2010) sur le temps qui m’a convaincu et offert le déclic du changement.

Aliénation et accélération - Hartmut Rosa

J’étais aliéné. J’étais pris pleinement dans la roue collective du hamster. C’est-à-dire dans une société où il faut toujours produire. Plus et plus vite que les autres. Une course sans fin. Du marketing total : J’avais envie d’écrire et de partager textes et images, mais j’étais dispersé et frustré par les canaux dans lesquelles j’essayais de m’insérer :

« il faut un compte spécifique pour le vélo avec 2 stories par semaine avec telle chromie ;
il me faut faire des posts LinkedIn bien rédigé en taggant les pros pour parler des coulisses de mon métier ;
il faut remplacer ma Page facebook par mon Profil facebook et être bien présent dans des groupes ;

il faut, il faut, il faut… »

Je me suis retrouvé tétanisé par ce jeu de l’internet des réseaux sociaux. Un jeu sans fin, sans loi, sans répit.
Ce jeu qui vous transforme jusqu’au profond de votre être : sans incarner l’influenceur ou en adopter les codes et les formes, il n’y a point de salut.
Ce jeu qui conduit les positions politiques à la caricature : on reste dans des bulles informationnelles virtuelles d’autoconviction nous poussant à la recherche de la pureté militante ou idéologique et à des dynamiques de harcèlement loin des idéaux de faire société avec justice et solidarité.
Ce jeu qui amène à la surconsommation. Vous exposant des milliers de vies métamorphosés en produits. Rien n’échappe à une logique de marketing, vous laissant dans la frustration permanente de ne pas consommer le monde. Du désir jamais satisfait que déverse de manière sournoise (via la dopamine) votre application à toute heure du jour et de la nuit.

Finalement, même si j’ai découvert quelques chouettes choses et que j’ai fait advenir des liens forts avec des personnes des plateformes, j’étais devenu addict, insatisfait, chronique, triste et dépressif de ces outils.
Et pire, je ne trouvais plus la sérénité pour créer. J’étais bloqué.

Où sont mes valeurs et actions politiques?

« si Instagram ou Twitter disparaissait du monde, ça nous arrangerait toutes et tous »

Ce qu’on se répète entre amis ces derniers temps

La masse critique des réseaux les a rendus tellement incontournables qu’il y a un cout individuel à ne pas en être. On se dit qu’on loupe quelque chose, qu’on passe à côté du monde, qu’on ne reste pas à la page, qu’on se coupe de la belle soirée de fête.

Comme travailleur indépendant et créatif ayant la volonté de continuer à agir auprès du plus grand nombre, j’ai repoussé l’échéance, je refusais de croire que c’était mauvais in fine. Je lisais pourtant toutes les critiques sur ces plateformes : leurs pratiques d’addictions, leurs liens avec la publicité et les données personnelles, leurs logiques consuméristes.
Je découvrais aussi, impuissant, la destruction en 2022 par un néolibéral fasciste de Twitter où je gardais une belle communauté. Je me rendais compte que je n’arrivais pas non plus à couper Instagram l’année suivante. J’aimais raconter ma vie en story. Prisonnier volontaire des réseaux.

Mais j’ai dû admettre une chose : je ne pourrais pas être heureux en participant activement à un marché défini par de grandes entreprises capitalistiques.
Du moins pas sur un domaine aussi important de ma vie : la création, le partage d’idées, d’images, de reportages.

Il m’a semblé alors utile de faire le parallèle avec d’autres sphères de mon existence où j’ai réussi à me créer des bulles d’utopies hors du système marchant et de la modernité aliénante : des coopératives pour la consommation (La Louve), le vélo pour la mobilité, un tiers lieu pour mon travail (Le 193, le Onzième Lieu), des banques de l’Économie Sociale et Solidaire (Crédit coopératif et La Nef), une énergie verte et solidaire (Enercoop), une association mutualiste pour photographe (Divergence-Images).
J’y aligne mes valeurs et mes actions. Et je demeure heureux. J’ai le sentiment d’une vie bonne.

Mais pour l’information que je produis, j’avais laissé les clés à ces réseaux sociaux.
Ils m’ont envahi, ils m’ont conditionné. Ce n’était plus possible.

Je change cela.

Une maison virtuelle à soi


J’ai défini des cercles dans ce que je crée et produis. Des cercles pour me préserver. Pour mettre des frontières dans une époque qui manque de limites nous protégeant de l’aliénation.

Le blog, première interface


Mon besoin est de (re)trouver une interface entre le monde et moi, une interface dont je maitrise les règles, et dont je devienne, à ce niveau, seul maitre à bord. Cela me concerne. Cette interface du blog, mon journal de bord, redevient la priorité de mes publications. Celle qui vient en première instance. Elle épouse ces caractéristiques :

  1. Une plateforme dans l’esprit libre d’internet, WordPress, autohébergé en France. Un thème simple et épuré. Peu d’outils du web social et capitaliste. Une grande autonomie des formats possibles, textes et photos comme je le souhaite. Je pourrais aussi par exemple y diffuser des WebStory (proche des stories Instagram qui me plaisaient dans leur affichage mobile).
  2. Une historicité de mes archives, un temps de publication que je décide. Une sortie de l’éphémère. Une possibilité de modification. J’y ai d’ailleurs ajouté des contenus que j’estime importants et que j’avais éparpillés ces dernières années sur les réseaux sociaux. Je le fais pour ma mémoire, pour ma cohérence. Et pour garder la responsabilité de mes données.
  3. Un propos complet : finis les segmentations d’audiences et de thème évoquées. Je n’ai plus peur de réunir article sur l’érotisme, reportages photographiques et essais personnels. C’est la synthèse globale de mes productions.
  4. Un esprit de magazine, d’expérimentation, de liberté, et de simplicité (entendu comme la recherche d’une non-perfection par rapport aux attentes du marché)

De moi au monde par d’autres canaux

Au delà du virtuel, j’ai envie de continuer à écrire et diffuser dans les prochaines années en explorant plusieurs formes classiques : une conférence gesticulée sur la question du travail indépendant, un projet de livre sur ces mêmes questions, de nombreux petits ouvrages autoédités sur des séries photographiques ou même des expositions.
Je développe une partie de ma relation au monde sous forme de correspondances écrites et individualisées. J’aime cet espace. De même que je vais relancer aux équinoxes ou à la saison nouvelle une newsletter liée à mon actualité de photographe-reporter.

Production et diffusion collective

Au-delà de mon travail à titre d’auteur individuel. Une grande partie de mon propos nourrit une médiation collaborative. Et c’est un aspect que je souhaite converser et développer.
Collectiviser et mutualiser c’est d’ailleurs préférable pour certains propos et actions. Je m’explique :
avons-nous besoin de 15 000 activistes qui développent chacun un compte Instagram/un Podcast sur un sujet politique ou une organisation collective forte de 15 000 membres qui mutualise ses énergies autour d’un seul compte lié à ce sujet là ?
Car attention, les amis, le jeu du capitalisme et du libéralisme sur le web est si bien fait qu’il aura réussi même à rendre individuelles et solitaires la pureté militante et l’action politique.

De même je souhaite perpétuer le travail avec l’écosystème de la presse indépendante ou des maisons d’édition, des acteurs et institutions culturelles variées propices à protéger et éviter l’épuisement des individus par leurs natures collectives et par les compétences qu’elle apporte.
Un auteur ne peut et ne doit pas tout.

Qu’est-ce qu’on laisse aux réseaux sociaux privés?

J’ai décidé de remettre les Instagram, Facebook, LinkedIn et Medium à la place qu’ils avaient à leurs débuts : de simples arènes où je continuerais à être présent pour partager (sans ambition ni stratégie) les contenus issus de ce journal du bord. Parfois je vais en reformater certains, mais cela sera secondaire.
Je vais peu à peu délaisser ces espaces, aussi bien en tant que lecteur qu’en temps que membre actif. Je les vois comme du bonus.
Je souhaite leur disparition pure et simple.

Pourquoi est-ce possible?

Ce mouvement, que je vois comme un retour à la forme du blog, à une affirmation d’un soi auteur, à l’expression d’une colère et d’une déception contre l’âge de l’information à l’ère néolibérale ne serait pas rendue possible à mon échelle sans le chemin que j’ai pu avoir ces 15 dernières années.

En effet, si je peux me permettre de dire aujourd’hui au revoir aux réseaux sociaux capitalistes c’est parce que je me trouve dans une situation professionnelle (financière, matériel, de réseau et de réputation) suffisamment bonne et solide pour rester serein sur ma capacité à continuer à vivre de ce métier sans dépendre de ma présence sur telle ou telle plateforme. Et que j’ai atteint cette situation en partie parce que j’ai joué, paradoxalement, le jeu du système que je dénonce.

Je lâche cela, car les réponses collectives que nous devons apporter pour lutter contre les réseaux sociaux à l’ère capitalistique ne peuvent être que collectives si l’on veut qu’elle soit massivement adoptée et adoptable.
Plus question de se dire « oui, mais ça dépends de l’usage qu’on en fait, si on veut on peut ». Ce n’est pas possible. C’est trop inégal.

Enfin cette nouvelle ère est aussi due à mon âge avancé ^^, au raffinement de la vie qui passe et qui laisse l’expérience : j’ai moins de choses à me prouver ou moins besoin de me rassurer à certains endroits. J’ai le nécessaire pour vivre. C’est confortable, mais il m’a fallu du temps incompressible pour cela. Des lectures, des rencontres, des ruptures, des déceptions.
Et évidemment, derrière tout ça, la saveur innommable de la vie qui s’exprime dans le deuil, dans l’harmonie avec notre écosystème naturelle et dans l’amour qui nous oblige à renouer avec nos vies et nos mémoires, à faire la part de ce qui compte ou non.

Je reviendrais à d’autres moments sur cette période tant il m’apparait clair pour moi que 2024 est l’année des limites que l’on pose à son être politique et libéral, pour s’offrir, reprenons un mot à la mode, de la souveraineté.

À bientôt.


Commentaires

13 réponses à “Ma maison d’édition ?”

  1. Bonjour Pierre,
    C’est néanmoins génial de recroiser une « conversation », virtuelle certes, (on n’est pas au « Bar du Coin », …Dommage, c’était sympa de refaire le monde en ces lieux « sociaux ») mais de fait archivée en (bon) article et excellents (même si contradictoires) tant de commentaires.
    Alors, toujours Photographe, Pierre ? Peut-être aussi toujours « militant » ? Bref, je vous souhaite santé et sérénité.
    Et d’observer « encore et jusqu’au bout », le monde à travers La Photographie.

  2. Marie Morel

    Pierre,
    Je comprends ton point de vue mais je ne le partage pas, peut-être est-ce une question de génération ? J’ai 30 ans de plus que toi ! Moi j’aime beaucoup les réseaux sociaux. Surtout Facebook où chaque fois que j’y vais je trouve des choses extraordinaires ! C’est merveilleux. C’est comme une immense table où je suis entourée d’amis que j’aime et parfois que j’admire, et quand l’un a envie il offre aux autres une photo d’oeuvre d’art, un résumé d’un beau voyage, une musique qu’on découvre, un dessin, l’annonce d’une exposition, etc. C’est d’une richesse extraordinaire. Je n’ai jamais eu de propos raciste, d’injure, de méchanceté, de bêtise. Jamais ! Peut-être cela viens des amis qu’on choisi puisque mes 5000 amis plus les abonnés supplémentaires sont tous des etres merveilleux, des artistes, poetes, ecrivains, penseurs, philosophes, musiciens, compositeurs, etc. Bref peut-être que mon milieu culturel est beau. En tout cas cela m’enchante de les retrouver régulièrement sur les réseaux sociaux. Des petites pauses de bonheur !

    1. Tant mieux si tu y trouves ton bonheur, l’idée est ici de questionner un usage et de se demander quel contrôle nous pouvons avoir sur les espaces sociaux en ligne qui deviennent notre quotidien. Et se demander s’il n’y a pas des alternatives à un réseau comme Facebook, qui malgré les belles choses qu’on a pu y vivre, nous rend addicts, et nous empêche d’envisager un ailleurs. De plus, Facebook étant une entreprise capitaliste, c’est comme si on vivait prisonnier d’un Disneyland d’artistes ou d’un supermarché carrefour, sans aucun contrôle sur la sortie ou sur l’architecture du lieu.

  3. Bonsoir Pierre.

    J’ai lu votre article et étrangement, cela faisait beaucoup échos à certaines pensées ressenties dernièrement. Donc merci pour ce texte qui fait réfléchir sur l’usage des réseaux sociaux, Internet en général, d’autres alternatives.

    Je suis très nostalgique de Tumblr, MySpace où je trouvais vraiment intéressant d’y exposer des créations, des textes. Je suis un peu (beaucoup) dégoûtée de la tournure des Facebook, Instagram (je n’ai pas Twitter/X). J’essaie de voir cela comme des « outils » même si il faut le reconnaître, nous nous laissons facilement aspirer (névrose est un bon mot) par le torrent d’informations qui nous rend anxieux / dépressifs.
    Merci pour la recommandation du livre d’Hartmut Rosa!

    Bonne continuation!

    Chloé

    1. Bonjour Chloé,
      Merci pour votre témoignage. C’est difficile effectivement de résister tant tout le système des grands réseaux sociaux est conçu de manière très sournoise pour nous rendre addicts, à fortiori pour nous (artistes et producteurs de contenus) qui avons un enjeu professionnel à diffuser nos travaux. Bonne continuation à vous aussi.

  4. A l’heure où sonne le glas de la mondialisation, de la consommation dé-raisonnée, nous sommes tous à la recherche d’une raison profondément d’exister pour soi-même.
    Exit les besoins d’être comme des papillons sous le feu des réseaux sociaux. Nous cherchons à être pour ne plus paraître.

    Bonne continuation dans votre quête et votre nouvelle existence « sociale ».

    Cela me fait penser à la scène dans midnight express ou le prisonnier prend conscience et se met à tourner dans le sens opposé à la communauté des autres prisonniers à qui on a initié le mouvement.

    Cordialement,
    Franck LE JOLY

    1. Merci Franck pour votre mot.

  5. Hello Pierre, ton post m’a fait du bien.
    On ne se connait pas vraiment, mais je te suis par le biais de de Jean Marie H depuis que vous aviez fait l’emi, même si je n’ai pas vu ce vieux frère depuis des années … bref
    Pour ma part je suis devenu presque silencieux sur les réseaux suite à des soucis de santé il y a quelques années.
    10 années à avoir travailler au lido en tant que photofilmeur, responsable, et une fermeture brutale en juin 2022 ont aussi fini par éteindre mon amour pour le métier de photographe mais de façon insidieuse : covid, état du monde anxiogène, sentiment de trahison de nos politiques de tous bords, aigreur lancinante comme une vague lente, et la caisse de résonance des réseaux qui appuyait cette pression de ne pas en faire assez.
    Le cœur n’y était plus pour réaliser mes projets persos qui sont maintenant dans des cartons , mais étrangement bosser pour des clients en pilotage automatique j’arrivais toujours à le faire et j’y prenais un certain plaisir mais n’alimentant plus de fil social, force est de constater que je perdais et ne renouvelait pas mon parc de clients.
    Du coup je me suis diversifié et j’ai presque remisé mes boitiers excepté pour les quelques clients qui me rappellent 2 fois l’an.
    Je ne sais pas pourquoi je me permets de faire cette auto psychanalyse sur ton blog, mais ce que tu as écrit m’a remué dans un sens.
    En me relisant je suis un peu HS, mais je le poste quand même, supprime le si tu ne le trouves pas pertinent .
    Le meilleur pour la suite .

    1. Bonjour Aurélien,
      Merci pour ton message. Jean-Marie va bien, il vit à Douarnenez le garçon. Je suis touché par ton témoignage, je te remercie de le partager, je trouve ça pertinent et témoin de notre époque. Je ne te savais pas au Lido, mais j’ai été stupéfait de la vitesse à laquelle la fermeture s’est réalisée. C’est violent. Je viens de lire cet essai qui raconte le web de ces dernières années et qui me fut assez salvateur ce matin : https://www.arretsurimages.net/chroniques/clic-gauche/aux-apatrides-du-web-merdique?
      Bonne continuation à toi, le meilleur pour la suite.

  6. Pierre Morel, je vous lis depuis vos débuts. Nous avons certainement été en désaccord sur des façons d’envisager La Photographie (professionnelle)…
    Perso, la Photographie m’a rendu autant que la passion que j’y ai apporté, tout en m’arcboutant sur les lois et principes (Droits d’auteurs) Et ceci a très bien fonctionné, mais ce à titre très indépendant.
    Vers 2000, je me suis intéressé et inscrit sur les réseaux dits sociaux, dans l’espoir de partager mots et images entre photographes.
    Les Rencontres, expositions, débats humains devenaient de moins en moins « amicaux » et de plus en plus cadrés, encadrés, commerciaux.
    Très vite, ces partages en réseaux sont devenus de la publicité.
    J’utilise ce système comme un carnet de note archivé (…que je copie néanmoins)
    Mais pour en revenir à vos pensées, désormais d’expérience âgée, « tous » les acteurs, décideurs, commanditaires, …payeurs, sont de culture(?) Internet, et malheureusement axés sur ces courtes idées et décisions quasi immédiates et sans foi ni loi (ni finances)
    Cet état de fait, en ce moche XXIÈME s. si injonctif et censeur, est d’entreprises commerciales, d’associations qui ne sont plus que de petits commerces, tout autant que de la dite Kulture officielle.
    Quant à La Presse, fini, je n’en lis plus.
    Alors, bonnes prochaines photographies.
    Respects et santé !

    1. Bonjour Martial.
      Merci pour votre retour, je sais que nos chemins d’idées se croisent ici ou là, et je vous remercie de votre témoignage. A bientôt.

  7. Et bien je lis des réponses à mes questions que suscitait ton post FB. Mais j’y vois d’autres intentions intéressantes, politiques et de lutte notamment.
    J’en suis au même point réflexif que toi… J’ai fais quelques éditions papier pour le plaisir et je me tâte à revenir au blog que je maintenais aux débuts du Web ou a reprendre celui commencé pour « La France en Biais »
    Il faut aussi du temps et donc la necessité de lâcher du lest temporel et faire des choix. Insta, Facebook, threads (j’ai lâché X), Linkedin ? Le problème est celui du dialogue… Tous ces réseaux sociaux ne sont plus que des machines à like et followers parfaitement inutiles et toute la richesse des échanges que nous avions à leurs débuts a disparu. Alors écrire sur un blog n’est-il pas crier dans le désert sans le moindre écho ? Comment vois-tu cet aspect des choses ?

    1. Bonjour Alain,
      Merci pour ton commentaire. Et je crois que nous sommes nombreux à ne pas trouver notre compte dans l’état du web actuel.

      J’ai fait des choix sur les quelques réseaux où je garderais un profil, pour me limiter. Et je choisis de ne pas en ouvrir d’autres.
      Concernant le dialogue, je te l’accorde, c’est précieux, et je me souviens que nous avons eu souvent plaisir à suivre nos productions respectives. Je crois que je me fais une raison : qu’importe l’écho sans retour d’un blog. Ce qui compte à mon moment c’est de me sentir chez moi et de me respecter dans mon contenu et dans ma parole. Et même si se dégager des logiques d’audiences fait qu’on abandonne l’ambition de toucher un maximum de monde, la réflexion que j’ai est celle de privilégier, la qualité des liens, la connaissance des autres. J’apprécie les quelques personnes avec qui s’établit le dialogue. Bien sûr, cela peut naitre partout, même sur Instagram ou Facebook, mais je crois que j’aime la saveur de recevoir à domicile, en petit comité, en étant plus juste et en prenant le temps. C’est ça l’idée du blog et journal de bord. C’est mieux pour ma mémoire, c’est ce qui reste. Je le vois comme cela, ça me fait du bien et par conséquent ça m’encourage à créer plus justement, plus précisément, et c’est ce dont j’avais besoin.

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